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Propos : points de son et d'espace, lignes de temps.

Histoire : séquence réalisée initialement pour l'installation Densités, adaptée ensuite sur les 67 points de l'espace des Préludes.

Origine des sons : objets sonores simples, le plus souvent de type percussif, issus de prises de sons de corps sonores réalisées depuis les années 80, et de compléments provenant de banques de sons de bruitages.

Déroulement :
- recherche des prises de sons dans ma banque personnelle accumulée depuis les années 80...
- extraction des objets sonores et regroupements par "familles" entre plus abstraits et plus évocateurs de jouets
- recherche de sons complémentaires dans des banques de sons, plus "neutres" et clichés
- mise en place rapide de la structure du projet Reaper : pistes mono reliées directement à un canal différent d'une piste dossier en deux exemplaires, l'une avec l'UniVerb 64 en insert
- à plusieurs reprise : répartition d'objets aléatoirement sur les pistes à l'aide d'un script puis modification manuelle
- rassemblement des meilleurs combinaisons puis édition des positions manuellement jusqu'à obtenir le résultat final
- il était évidemment nécessaire d'écouter à chaque fois depuis le début pour entendre les traînées de réverbération

Compatibilités : en tant que pièce basée exclusivement sur une écriture discrète de l'espace (un point-son correspond à un point-espace) qui plus est sans liens de causalité apparents, son adaptation technique est aisée et devrait fonctionner quelle que soit la disposition haut-parlante rencontrée pour la diffusion. Mais comme la clarté de la définition spatiale de ces points est essentielle, il est fortement souhaitable de disposer d'une résolution élevée et de conserver la distribution des points dans les trois dimensions de l'espace. Donc pour résumer : à voir...

 

Opérations

C'est l'une de mes compositions qui utilise le plus grand nombre de pistes, cent-vingt-huit, chacune étant liée à un point de l'espace, ou plus justement, la moitié l'étant directement et l'autre moitié passant par un plugin de réverbération 64 canaux discrets.
L'écriture temporelle et spatiale se borne au placement des courts objets mono sur chacune de ces pistes, donc avec ou sans réverbération. Les seuls traitements qui sont appliqués quelques-fois aux objets sont le renversement et un fitrage coupe-haut ou coupe-bas.
On peut considérer cette méthode une-piste-un-son-une-enceinte comme un "degré zéro de la spatialisation", mais elle correspond bien à un type d'écriture qui, si il est ancien et initialement déterminé par les limites de la technologie de l'époque, possède des qualités irremplaçables, notamment pour tout ce qui touche à la stabilité de la localisation et à la lisibilité de l'espace. D'autres pièces des Préludes à l'espace sont basées sur la même approche (notamment Soliloques et Dominos), mais avec des applications très différentes.

La piste centrale en bleu comporte un objet d'automation qui contrôle l'intensité de la réverbération multiphonique. Cette réverbération (UniVerb 64) traite chaque canal d'une manière indépendante et permet donc de préserver le caractère spatialement ponctuel des objets, il n'y a pas de diffusion qui noierait l'espace comme c'est souvent le cas. Le temps de réverbération est réglé sur 240 secondes, se rapprochant d'un gel tout en induisant néanmoins une atténuation lente des traînées d'évènements.
Les couleurs des pistes renvoient au niveau d'élévation sur lequel les points correspondants étaient placés selon la numérotation que j'avais appliqué pour la première version de Densités.