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Aux cratères de Lune  (7'14)

 

Propos : ce "son premier", avec toute sa poussière crachottante et la lueur de cette voix reconstituée chantant la première phrase d'Au clair de la Lune, tout cela m'avait tout de suite évoqué ces photographies de la surface lunaire, aux cratères découpés avec une netteté fantastique, cratères témoins des premiers âges de notre système solaire.

Histoire : deuxième pièce de Les sons d'éternèbre (2010), une version (en 5.1) avait été réalisée pour un projet collectif de l'Inventaire Rhône-Alpes au planétarium de Vaulx-en-Velin.

Origine des sons : Phonotogramme enregistré par Edouard-Léon Scott de Martinville en avril 1860, synthétisé entre 2008 et 2010 (plusieurs versions) par First Sounds. Quelques sons additionnels issus d'autres phonotogrammes ou d'enregistrements d'avant 1900 ont été aussi utilisés.

Déroulement :
- séquences-jeu sur les courts enregistrements, principalement granulaires dans Reaktor 3 (mono/stéréo)
- première composition par spatialisation des séquences
- reprise du projet Reaper initial :
- extension spatiale vers 80 canaux
- quelques séquences additionnelles à l'échantillonneur
- ajustements du montage

Compatibilités : l'écriture spatiale n'étant pas très sécifique, la pièce doit pouvoir être diffusée sans problème sur un dôme ou un acousmonium maillé.

 

 

 

 Opérations

La composition de la première version consistait essentiellement en un montage des séquences réalisées dans Reaktor, qui étaient disposées d'una manière statique dans l'espace du format 17.1. Comme à l'époque des premiers logiciels multipistes (et même encore après pour certains...) la mouvance spatiale était simplement le résultat des rapports de dynamique entre les sons. Cela pouvait d'ailleurs très bien fonctionner, et ça me semblait approprié pour cette pièce qui est très animée de l'intérieur mais qui globalement est comme suspendue dans un espace indéfini.
Là, ça marchait d'autant bien que le placement spatial de ces sons (pour une fois je faisais du "mixage spatialisé" !) était plus ou moins ambigü, les canaux des objets audio étant placés généralement entre des points haut-parlants plutôt que coïncidents, leur conférant un flottement de masses fantômes, un flou spatial tout à fait approprié. J'avais également utilisé un plugin d'upmixing de DTS pour élargir et décorréler certains sons.

 

La version actuelle reprend en partie la même structure et le même principe, en l'enrichissant de fichiers "démixé" avec UnMixingStation et avec NMF-Demix qui remplacent l'upmixing du plugin DTS.
La conception statique demeure, basée sur le caractère continu de certains sons-séquences que l'on voit bien sur le projet Reaper ci-dessous.

 

Le travail final sur le rendu multiphonique 80 canaux, resserrements et ajustements dynamiques, est habituel, sauf à la fin ou j'ai opéré un "éloignement" progressif global avec l'envoi dans la réverbération (UniVerb 80, la ligne d'automation en bleu) . C'est un peu simpliste comme effet mais c'était exactement ça qu'il fallait...