Le dispositif fixe holophonique/volumétrique en 64 canaux de l'Acousmonef peut être utilisé de différentes manières, mais la disposition et surtout les distances entre les microphones sont fixes. Or, selon comment les sons sont produits, selon comment les vibrations se propagent, il serait bien de pouvoir changer l'échelle, les rapprocher ou les éloigner, sans parler de pouvoir les installer ailleurs...
D'un autre côté, la création et la captation des sons est un domaine où la diversité devrait régner, et il existe pas loin d'une infinité de manières de configurer des microphones pour obtenir des sons-espaces, de toutes natures, de toutes tailles et de toutes formes.
C'est ce à quoi sont dédiés les systèmes de captation et d'enregistrement sur cette page.

La collection de microphones et d'enregistreurs que j'ai accumulé au fil du temps et de mon besoin d'aller chercher dans ces vibrations initiales l'inspiration autant que la matière de mes compositions est mise à disposition des personnes qui viennent se former ou travailler à l'Acousmonef.

Les microphones
- 12 t.Bone SC-150 (cardio)
- 6 Behringer C-2 (cardio)
- 4 LOM Usi (omnis)
- 6 Immersive Soundscape Earsight (Omnis)
- 8 tBone GZ400 (surface cardioides)
- 3 AKG C451 + CK1
- 1 Schoeps CMC5-U + CK21
- 2 AKG D222
- 8 micros de contact K&K HotSpot
- hydrophone Aquaran Audio H2a
- 4 Lom Elektrosluch (champs électromagnétiques 8 canaux)
- 1 tBone ECM9900 (hyper cardio)
- 1 parabole Telinga + Sennheiser K6+ME-62 

Les systèmes d'enregistrement
- Presonus Audiobox 18 + convertisseur Digimax D8 (+ ordi)
- Zoom F8
- Zoom H8
- Zoom H6 

La captation ambisonique
- Zylia ZM-1c (+ tablette)
- Voyage Audio Spatial Mic USB (+ tablette)
- Twirling 720 Lite v2 (+ smartphone)
- 2 Saramonic SR-VRMic (+ Zoom F8)
- Zoom H3-VR
- Zoom H8 + VRH-8
- Zoom H2n (2D)
- LG 360 Cam (2D)

Quelques exemples

On peut utiliser tout ce petit monde pour obtenir des objets ciblés autant que des paysages, des formes simples autant que des volumes complexes, l'idée étant toujours d'explorer et composer la spatialité des sons plutôt qu'uniquement les spatialiser plus tard, d'utiliser les possibilité de captation pour créer plus des matières spatiales que des images d'espaces.
La vidéo ci-dessous extraite du Temps du faire montre quelques utilisations d'ensembles de microphones pour des tournages de corps sonores en intérieur :
- le groupe : plusieurs microphones plus ou moins serrés et on a un objet-espace sans forme qui pourra être modelé ensuite à loisir. On y gagne même à employer des micros aux caractéristiques et aux qualités différentes, ça procure une variété supplémentaire à cette matière.
- la ligne : 8 micros ou plus disposés en ligne permettent d'obtenir très simplement des "objets-lignes", mais aussi tout autre type de masses spatiales complexes et intéressantes en repliant cette ligne comme on veut, y compris bien-sûr pour former un cercle. Ça marche très bien pour créer des objets-volumes dont la masse est suffisamment décorrélée pour leur donner le corps nécessaire.
- la surface : à partir de 4 micros on peut capturer des gestes en 2D qui pourront être placés dans pratiquement tout type d'espace et qui sont autrement plus riches sur le plan perceptif que ce qu'on obtient avec un geste de "panner" effectué sur un son mono...
- le volume : c'est plus coûteux et un peu plus compliqué, car même si on pourrait théoriquement se contenter de 5 ou 6 micros, 8 me semble être le minimum pour obtenir un peu de différence d'épaisseur, c'est à dire de distance, et pour que celle-ci devienne perceptible en tant que telle le double n'est pas superflu... Sinon, on peut toujours avoir une impression de volume, ce qui n'est déjà pas si mal. Une bonne solution consiste à encastrer deux formes l'une dans l'autre avec un décalage, comme par exemple deux cubes dont l'un est pivoté de 90°.

Dans une autre approche, notamment en extérieur, l'utilisation combinée de plusieurs microphones "ambisoniques" peut permettre d'obtenir un type d'espace holophonique/volumétrique à la manière du système fixe de l'Acousmonef d'une façon beaucoup plus légère !
Le principe consiste à placer chaque micro/enregistreur au centre d'une zone significative, puis à décoder les sons selon leur positionnement relatif, en fonction bien-sûr des points haut-parlants disponibles (là ils ont intérêt à être nombreux...). C'est totalement imprécis et parfaitement contraire au principe de l'ambisonie, mais ça marche plutôt bien pour restituer la complexité de scènes où il se passe plein de choses un peu partout...
Il est aussi possible, plus traditionnellement, de décoder les enregistrement sur le même espace (sphérique) et d'opérer par fondus-enchaînés comme le fait le système Zylia 6dof (mais pour beaucoup moins cher). La synchronisation se fait simplement avec un clap de début et un clap de fin, ce dernier permettant de rattraper les éventuelles dérives temporelles par un léger time-stretching ;-)
Selon les cas, il peut être bien de conserver ou non leur décalage temporel. Si on souhaite les mélanger plutôt que les distribuer, une méthode efficace consiste à les placer tous les uns contre les autres pour faire le "clap" initial, puis à les disposer ensuite dans l'espace. Faire le contraire pour le clap de fin.

Le Zoom H8 avec son extension ambisonique permet quant à lui une approche différente et beaucoup plus simple : le capteur ambisonique est placé en élévation et six microphones omni-directionnels sont répartis autour au niveau du sol. Cette combinaison d'un disque et d'une sphère permet de combiner ensuite des points de proximité (les 6 micros) avec un champ lointain. Les applications sont assez rares mais néanmoins très intéressantes...