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des sons délyrants

 

 

l'œil tactile

 

 

 

 

 
b i o s
 

 

Note : vous pouvez utiliser tout ou partie de ces textes à votre convenance.

(informatif)

Jean-Marc Duchenne (1959)

Après des études musicales (clarinette et écriture), il se consacre depuis les années 80 entièrement à la composition sonore haut-parlante.

Que ce soit dans les installations, les séances de type concert ou lors d'interventions moins conventionnelles, ses œuvres sont presque toujours conçues comme des mondes à explorer, vastes ou minuscules, où la proximité avec les auditeurs représente un élément souvent important, combinant le plaisir de la découverte avec l'expérimentation de formes artistiques originales.

L'intégration de la dimension spatiale et des situations d'écoute dans le processus créatif l'ont amené à développer ses propres outils de création et de diffusion, comme l'atelier-haut-parlant au début des années 90 (84 canaux aujourd'hui avec l'Acousmonef) ou la série de plugins dédiés à la création multiphonique "acousmodules".

Il lui arrive également d'enseigner la composition acousmatique et les techniques du son.

http://sonsdanslair.free.fr

 

(anglophone short)

Jean-Marc Duchenne is a french sound composer who has devoted his works and his reasearches to sound spaces since the 80s.
He composes exclusively in his personal studio (the "Acousmonef") which has been continuously extended up to today's 78 channels, and, for installations and specific interventions, with a huge collection of small speakers.
He likes to share original listening situations with the public, with a predilection for almost tactile experiences where the sounds tell impossible stories...
Since 2003 he developes and shares the "acousmodules" multichannel plugins series.

 

 
(installation dans la maison d'Odette Bellec, Plouguernevel, novembre 2010 - photo Bernard Bretonneau)

 

  

(personnel)

Cela fait plus d'une trentaine d'années que le son haut-parlant, celui qui ne peut exister que par sa projection dans l'air au moyen de haut-parleurs, est devenu mon territoire d'exploration et d'expression. Il constitue la matière des architectures que je façonne, les images des histoires que je raconte.

À travers les installations, les séances presque-concert ou les interventions un peu inclassables que je propose, ce qui me fait toujours vibrer et motive mes choix et mes actions est ce qu'on pourrait appeler la "concrétude" de l'expérience d'écoute, et comment transmettre l'émerveillement que je ressens à construire dans mon atelier des objets sonores, minuscules ou complexes, à les sentir et à les palper, à les regarder naître, grandir et s'évanouir...

Plutôt qu'exprimer un ego particulier, j'aime ainsi penser mon travail comme celui d'un explorateur partageant comme il le peut ses découvertes, inventant au fur et à mesure leur mise en forme et les moyens de leur diffusion.
J'ai donc passé une grande partie de mon temps à réfléchir sur les espaces du son, et à développer les techniques qui me permettent de les composer.

Artiste très indépendant, j'ai constitué depuis les années 80 l'atelier-acousmonium où toutes mes compositions sont réalisées et dont l'Acousmonef représente aujourd'hui, avec ses 64 canaux, une sorte d'aboutissement, complété par une large collection de mini-enceintes qui me permettent de faire vivre mes sons en fonction des opportunités qui leur sont présentées.

Depuis les années 2000 je produis également un ensemble de plugins, les "acousmodules", consacré au traitement sonore multiphonique et notamment aux hautes résolutions spatiales.

À lire et à écouter sur http://sonsdanslair.free.fr 

 

 

 

(sur le tableau d'Anette Millet)

 

  

(énigmatique)

Comment, avec des mots, rendre compte de l'expérience que constitue à chaque fois pour moi l'écoute des sons haut-parlants ?
Comment parler de cette curieuse association de cinéma et d'architecture, de sculpture et de poésie, que j'essaie, très concrètement, de façonner avec eux ? De ces espaces invisibles mais tangibles, où image et matière s'affrontent et s'offrent aux yeux fermés et aux oreilles ouvertes ?

Écoutons donc...
 

 

 

 photo Xavier 3.jpg


 

 

(léger)

Un peu d'électricité, un bon volume d'air, des membranes qui excitent d'autres membranes, la vibration à fleur de peau ou en immersion, qui fait surgir du silence des images et des paysages, sculpte des objets impalpables et mobiles, entre mystère et éblouissements, bref, voilà les ingrédients que j'aime à rassembler et animer autour de moi...

Pour en imaginer plus, yeux et oreilles à jeter sur http://sonsdanslair.free.fr.
 

 

 

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(par étapes)

Auxerre, Migennes, Appoigny, Joigny : où tout a commencé...
1959, juillet, le 18, maternité d'Auxerre (Yonne) : je produis, je suppose, mes premiers sons aériens.
Quelques années plus tard, lors d'un Noël, je reçois un petit accordéon, pour accompagner mon papa (le sien est beaucoup plus gros)...

Migennes : les années de découverte
1968 : une année de solfège à l'école de musique municipale, puisqu'à l'époque c'était ainsi qu'il fallait commencer l'apprentissage de la musique, mais après on n'en parlait plus ! Finalement, ce n'était pas si mal...
1969 : je souffle pour la première fois dans une clarinette, et ça durera ensuite pendant une bonne dizaine d'années, avec plus ou moins de bonheur, de souffrance et de persévérance
1971 (je suppose) : je rentre dans les rangs, c'est-à-dire que participe à l'Harmonie Municipale, ce qui veut dire répétitions et concerts (super) et défilés (bof)
1972 et suivantes : j'écris tant bien que mal des partitions pour jouer avec des camarades de l'Harmonie, mais pourquoi donc ?
1975 : Joigny, Seconde littéraire, je découvre la poésie, Schumann, Debussy, Stravinsky, Ravel, Bartok, les PinkFloyd d'Ummagumma... écriture tatonnante de pièces pour clavier avec un petit orgue électrique, stages de clarinette... c'est décidé : je serai compositeur !

Dijon : les années d'apprentissage
1977 : Première musicale F11, et il y a du travail ! Études d'harmonie et de composition au CNR de Dijon, composition de pièces pour orchestre (jouées par l'orchestre des élèves de la section au Lycée Carnot), des pièces vocales et pour piano ; je découvre aussi occasionnellement le jeu avec l'effet Larsen, mais sans application immédiate...
1979 et suivantes : Bac F11, puis études de Musicologie à l'Université, un peu de figuration à l'Opéra de Dijon et même chanteur dans les chœurs d'une troupe d'Opérette ; écoute non convainquante ni convaincue de disques de musique concrète et électroacoustique ; rapides essais de synthétiseurs ; travaux de copie de partitions (pour un opéra de Claude Prior) ; affinage de mon écriture instrumentale (influence marquée d'Henri Dutilleux)
1981 : Licence de musicologie (la Fac, ça me suffit !) ; un mois dans l'Armée avant la réforme pour cause d'asthme (ouf)

Lyon : les années acousmates
1981 et suivantes : direction d'orchestre et classe d'acousmatique au CNR de Lyon avec Denis Dufour : la découverte par la pratique, ça change tout ! Quelques mois comme prof de musique en collège : là ça suffira...
1982 : premières pièces acousmatiques ; confrontation avec la diffusion en concert ; achat de deux Revox et paire d'enceintes JBL 4311, synthétiseur EMS Synthi, puis Korg MS20/MS50, puis Yamaha et enfin Roland Jupiter 6 ; pratique instrumentale du synthétiseur (Quark Ensemble) ; achat d'une tête artificielle Sennheiser MKE2002, elle servira jusqu'à la fin des années 90 pour la plupart de mes enregistrements stéréo
1984 : Médaille d'or en composition acousmatique et invitation au GMVL pour composer
La cicatrice du geste

Crest, St-Étienne, Caluire, Vénissieux, Lyon : les années difficiles...
1985 : invitation au GRAME pour composer
Trois Monochromies ; programmation de La cicatrice du geste dans un concert du GRM à Paris (merci François Bayle !) ; commande de l'ensemble instrumental TM+ (Géode) ; abandon quasi définitif de l'écriture de partitions
1986 : collaboration avec des compagnies de dance et de théâtre sur Lyon et St-Étienne ; déménagements divers, puis stabilisation temporaire à Vénissieux ; achat de mon premier échantillonneur Emax ; invité de la première Acousmathèque du GRM (encore merci à François Bayle) ; premier DAT qui remplace le magnéto-cassettes portable pour les enregistrements
1987 : achat d'un magnétophone 4 pistes TEAC pour la composition de
Gaïa, Helia, Selia en 4 pistes, puis achat d'un magnétophone 8 pistes Fostex 80 ; remplacement de l'Emax par un Casio FZ1 ; composition en octophonie des Quatre études d'espace (avec seulement deux enceintes)
1988 : prix Noroit Léonce Petitot à Arras pour
Quatre études d'Espace

Sillens : les années multiphoniques (1)
1989 : achat d'enceintes pour composer
Mobilis in mobile en octophonie ; complément du magnétophone 8 pistes par un ATARI + Notator puis Cubase avec l'échantillonneur
1990... : remplacement du FZ1 par un Ensoniq EPS, puis par un ASR 10 + un Roland S770 ; achat d'enceintes supplémentaires pour passer à 12 (
La route buissonnière en technique mixte bande 8 pistes + MIDI) puis à 16 canaux (Scènes de la réalité plus ou moins quotidienne avec les deux échantillonneurs) ; projet d'installations multiphoniques jusqu'à 24 canaux (dont Acousma-Parc) ; premières réalisations vidéo ; création octophonique en direct à l'échantillonneur pour un spectacle théâtral (Décalage) ; réflexions et écriture d'articles sur l'espace et les dispositifs de projection ; assistant de la classe d'acousmatique au côté de Denis Dufour au CNR de Lyon
1994 : je commence à donner des cours pour le centre de formation GRIM-EDIF à Lyon, d'abord histoire de la musique et réalisation de bande-son, puis plus tard vidéo, et enfin "son numérique"
1995 : achat d'un PC pour la vidéo qui va remplacer l'ATARI ; installation vidéo-acousma multi écrans et multiphonique
Le théâtre de la mémoire à la Villa Gillet (GMVL)

Lyon : les années acousmonium et CD-Rom
1996 : finalisation du dispositif haut-parlant fixe en 24 canaux pour la composition de la commande de GRAME
L'œil tactile (achat d'enceintes complémentaires et d'un Kurzweil K2000)
1996-99 : travail sur les CD-Roms
Petits aperçus d'un grand-tout (à usage "promotionnel") et La grande maison inhabitable (resté inachevé) ; interprète à l'échantillonneur dans "Choc", spectacle théâtral de Philippe Mion / Justiniana
1998 :
Une brèche dans la citadelle pour le festival 38° Rugissants à Fontaines (en technique mixte DTD Logic audio + échantillonneurs)
1999 : première série vidéo des
Préludes, Études et Interludes ; l'overdose de "boum-boum" après quatre années passées au-dessus d'un bar de nuit me fait fuir Lyon, épuisé...

Artemare : les années vidéo et les acousmodules
2000 : la taille de la petite partie de maison que je loue ne me permet pas de sortir mon dispositif haut-parlant de ses cartons, tant pis ; reprise du projet des pièces vidéo-acousma domestiques
Préludes, Études et Interludes, cette fois avec le son en 5.1 ; je place et développe sur Internet l'ensemble de mes réflexions et recherches sur la multiphonie, qui devient la motivation et le lieu de futurs développements
2002 : travail sur le dispositif interactif
Eyecon pour le spectacle avec Bertrand Merlier 4 Hands à Dresde, qui tournera un peu les années suivantes en Allemagne, en Autriche et en France
2003 : découverte du logiciel
Synthedit et lancement de la (longue) série des acousmodules ; application de certains principes d'interactivité développés pour le CD-Rom à des situations d'installations
2004 : Grissonnages pour le festival Vivre les sons

Pélussin : les années multiphoniques (2)
2004 : location d'un local suffisament grand pour remettre en place l'atelier haut-parlant (mais pas en hiver...) ; composition de
Ouverture pour le festival Futura, et adaptation de certains Préludes, Études et Interludes pour former les Deux Nocturnes ; sortie du logiciel Podium qui permet de dépasser la limite des 12 canaux de Nuendo avec les acousmodules ; dernière tentative de composer pour acousmonium standard avec Peinture Noire pour un concert du GRM
2006 : version 17.1 des
Constructions I avec l'espoir (déçu) que ce format puisse devenir une sorte de standard pour les concerts ; début des Histoires Fantacousmatiques en 24 canaux selon le format 22.2 de la NHK prévue pour le festival Vivre les sons ; fin de la disponibilité du local, adaptation rapide d'œuvres existantes en 22.2 pour le festival et remballage de l'acousmonium dans ses cartons :-(
2007-08 : reprise de l'installation
Les pieds sur Terre au Château des Adhémar à Montélimar ; début de la constitution de l'Acousmobile avec la composition des séries de miniatures Bibelots, Croquis Maquettes Modèles, Musiques de chambres ; composition pour la commande de Césaré de Le soleil des bruits du monde en 16 canaux dans 20 m² : il va falloir encore déménager !

Passins : les années Acousmobile
2008 : collaboration avec
Le centre du son ; composition de l'installation Forêt fragile en 64 canaux
2009 : le studio dans lequel j'habite n'est pas grand mais permet tout de même la mise en place d'un dispositif minimum au format 17.1 ; je commence à développer l'équipement de prise de sons multiphonique mobile pour la réalisation de
Tournages ; le jour de mon anniversaire, une chatte m'apporte ses trois petits, je garde Chiffou
2010 : grâce à Bernard Bretonneau, installation
Trente-deux instants presque ordinaires pour le festival Atmosphère + dans les Côtes-d'Armor(et Lilou et Prunelle viennent tenir compagnie à Chiffou)
2011 : concepts de mini "spectacles" acousmatiques ; commencement des
Valises d'un acousmate ; réalisation des premiers Totems-Golems pour une installation au Museum d'Histoire Naturelle de Grenoble : cette formule d'objets haut-parlants me convient décidément bien...

St-Étienne : les années multiphoniques (3)
2012-13 : les dimensions du nouveau local permettent enfin l'installation de l'atelier haut-parlant complet et de terminer des pièces qui sont en chantier depuis (trop) longtemps ; réalisations en configurations "cinéma" et "cirque" sur 32 canaux : quel plaisir ! L'équipement microphonique fixe passe à 32 canaux également... ; atelier de "sculpture de sons" à La Mulatière dans le cadre de La Semaine du Son
2014 : extension du dispositif haut-parlant à 62 canaux ; finalisation de la saga commencée en 2006 des
Histoires fantacousmatiques ; problème de dos, forts rallentissements prévisibles
2015 :
Pré-histoire(s) pour le festival "Y'a comme un mammouth sous le gravier" me confirme dans un mode de présentation semi-fixé (la pièce sera perdue plus tard !) ; la perte d'audition des fréquences aigües se poursuit... mais tout va encore bien en dessous de 12 kHz ; continuation de La Cage qui passe en 57 canaux
2016 : Électrotropismes ; Luc Martinez m'invite à créer
SSoSFAGTiaCaGWaP au Symposium iX pour le dôme de la SAT à Montréal (Kikou vient progressivement rejoindre la famille des chats)
2017 : Agnès Timmers m'invite à refaire
Forêt fragile (cette fois sur plus de 180 canaux) pour le festival Musiques Démesurées, mais aussi Totems/Golems ainsi que La pierre, la feuille, la griffe et les étoiles de l'Acousma-Parc : chouette !

La Monnerie : les années Acousmonef
2018 : (avant-)dernier déménagement, enfin ! Mon rêve de disposer d'un atelier suffisamment spacieux et sympa pour pouvoir composer efficacement, et même y accueillir de temps à autres un peu de monde et des activités, s'est concrétisé avec l'achat de la belle salle de
La lyre amicale. Ça arrive un peu tard, et toutes les idées et envies que j'ai accumulées durant quarante ans ne se réaliseront pas, mais au moins je peux encore faire et entendre. Pour le reste, on verra...
Pour les œuvres : finalisation de
La Cage sur 59 canaux (c'est pas trop tôt !) ; achat d'un MatrixBrute et d'un Behringer Deepmind 12 pour Coquilles & Bulles ; quelques sorties pour diffusions à Amiens et à Fabrezan (merci André Dion)
2019 : pour la BHN je m'attelle au projet d'installation Densités qui en même temps initie la longue aventure des Préludes à l'espace ; premier stage sur le "son 3D" avec Whiti Audio Formations
2020 : Cristallites anastylosées et L'étoile-Papillon micro-installations au festival Micromusic à Romans où je choppe le Covid ; (Kikou a choppé la gingivite du chat, une belle saloperie)
2021 : même si ça va me compliquer la vie dans Reaper, je me décide à ajouter dans l'Acousmonef 4 des points prévus pour augmenter la densité dans la zone centrale, ce qui profite bien aux Préludes à l'espace dont le sous-titre Petits aperçus de l'acousmonde devient de plus en plus prédominant et conduit à une prolifération de pièces qui n'était pas envisagée au départ : (transmission de la gingivitte à Prunelle et à Chiffou, les complications conduiront à son décès)
2022 : disparition de Lilou
2023 : ça y est, après trois ans d'attente Reaper permet enfin de dépasser les 64 canaux dans ses bus, et je peux finir l'extension des points intermédiaires de la zone centrale de l'Acousmonef, qui passe ainsi à un joli 80.4 : cette fois ça n'ira pas plus loin ; montage et mises en route des structures de l'Acousma-Parc et développement de nouvelles, ça prend un peu de place, mais si je ne parviens pas à diffuser ce projet je pourrai au moins le faire un peu entendre chez moi

Note : a-priori, ce texte ne comporte rien que vous puissiez utiliser... 

 

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