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Petite histoire

Depuis que j'ai commencé à composer l'espace du son à la fin des années 80, la question des outils permettant son écriture, sa fixation et sa diffusion a toujours nécessité des recherches, des expérimentations, et souvent des contournements et des détournements originaux.
Après ce qui fut pour moi la grande époque des échantillonneurs et de la séquence MIDI, après une transition frustrante vers le tout informatique au tournant du XXIème siècle, j'ai trouvé il y a une vingtaine d'années qu'il m'était possible de concevoir sans trop de difficultés des outils logiciels multicanaux, qui me permettaient enfin de traiter les sons d'une manière multiphonique, sans être limité par le bon vouloir d'éditeurs qui n'avaient aucune idée de ce dont je pouvais avoir besoin.
C'était le logiciel Synthedit, un environnement de programmation graphique de bien moindre renom que Max/Msp ou Reaktor, et qui ne brille certes pas par sa communication et son visuel, mais qui permet d'exporter ses créations en tant que plugins VST et AudioUnit pour Windows et pour Mac. Il est développé par une seule personne, Jeff McClintock, auquel se sont associé quelques développeurs talentueux qui lui ajoutent des extensions aujourd'hui indispensables.
Depuis vingt ans j'ai consacré à cette tâche un nombre incalculable de milliers d'heures, mais je n'ose imaginer quel serait l'état de mes compositions sans lui ! Et par la même occasion, je peux partager ce travail avec toutes celles et ceux qui en ont envie ;-)

 

les Acousmodules sont téléchargeables librement (ils ne sont pas libres mais ils sont gratuits),
et vous trouverez toutes informations nécessaires sur le site qui leur est dédié

 


une toute petite partie du SpatStrument GR24 dans Synthedit

 

Des plugins ? Parce que c'est pratique...

L'avantage du principe du plugin est de pouvoir les combiner librement et à l'infini (en tout cas théoriquement) tout en profitant des capacités de gestion audio d'un hôte, qui va par exemple permettre d'organiser la composition temporelle des sons au sein d'un environnement multipiste.
Il faut bien-sûr que cet hôte soit capable d'en assumer le format, ce qui signifie dans le cas de la création sono-spatiale et d'une manière très prosaïque, le nombre de canaux nécessaires au traitement des signaux.
Pour moi cette tâche a d'abord été dévolue en 2003 à Nuendo (12), puis en 2004 à Podium (32), puis depuis 2006 à Reaper (64 et 128). Cet aspect constitue encore aujourd'hui la limite la plus importante dans le choix d'un logiciel de composition, bien que, contrairement au début des années 2000, il existe aujourd'hui un grand nombre de logiciels qui soient dédiés à la spatialisation (voir la liste sur Les pages du faire). Comme ils sont généralement conçu pour placer ou animer des sons mono ou stéréo lors de l'étape du mixage ou même lors des diffusions, ils sont beaucoup moins exigeants en ce qui concerne les outils où s'effectue la composition. En contrepartie ceci nécessite de faire transiter des flux audio et de contrôle OSC entre ces applications, ce qui allourdi énormément la fluidité d'un travail de création, sans parler des limites que cela impose en termes de ce nombre de canaux de communication (64 dans le SpatRevolution, 256 dans SpatGris).
Mais il s'agit surtout de la place qui est dévolue au traitement spatial qui se cantonne ainsi presque obligatoirement à la fin du processus de création, ou en tout cas qui se trouve dissocié des autres traitements du son. Cette "spatialisation" s'oppose à l'idée du traitement sono-spatial qui est au cœur de l'ensemble des Acousmodules, où les multiples manières de traiter l'espace du son sont associées plus ou moins étroitement à celui de leur matière et de leur morphologie.
Avec les plugins il n'y a pas de limite du nombre de connexions simultanées, du nombre de sons et de l'ordre et la complexité des traitements. Avec un multipiste comme Reaper ces traitements et leurs éventuelles automations peuvent même être associés directement aux objets audio, faisant de l'objet sonore une réalité complète et simple à gérer...

 

            

 

Alors, que font-ils ?

À part un très petit nombre d'entre eux, les Acousmodules ne font pas de "spatialisation" : ils traitent le son dans son ensemble, de toutes les manières possibles ou en tout cas à leur portée. Leur intégration étroite au sein des hôtes les plus ouverts et puissants constitue un moyen extrêmement souple et efficace pour créer, modeler, et imprimer aux sons toute forme de spatialité, sans limite de format et sans contrainte opératoire.

  • formats spatiaux : réellement libres, volumétriques, holophoniques, périphoniques, sphériques, distribués, c'est comme on le souhaite...
  • canaux : la plupart des plugins supportent 64 canaux, certains jusqu'à 128
  • compatibles avec les formats "immersifs" comme les dômes et les formats cinéma (Auro-3D, 22.2, Dolby Atmos...)
  • formats de plugins : VST3 (+ VST2 pour Windows) et AU / VST3 pour MacOS*, certain fonctionnant parfaitement sur Linux grâce à Yabridge
  • directement intégrés dans les hôtes qui disposent de possibilités multicanales (Reaper, Ardour, Pyramix, Nuendo, Studio One, Bidule, Usine Hollyhock, Element, Max/Msp...)
  • traitements de la masse spatiale de sources multiphoniques pouvant posséder jusqu'à 64 canaux (ou plus), séparés ou groupés selon divers modes et méthodes
  • automations internes : animations simples ou complexes, modèles physiques et particulaires, "trajectoires"...
  • effets multicanaux sur 64 canaux ou plus (filtres, délais, réverbérations, granulaire, spectraux, pitch...) associés au traitement de la masse spatiale selon divers modes créatifs
  • instruments basés sur l'échantillonnage et la synthèse sur 64 canaux ou plus, associés à des contrôleurs gestuels variés y compris en MPE
  • versions dédiées à des contrôleurs ou à des microphones spécifiques
  • utilitaires (64 canaux et plus) pour le calibrage, le monitoring, le bass management, les conversions de format spatial...
  • sauvegarde et échange de fichiers de configurations spatiales entre les plugins basés sur une même représentation spatiale métaphorique
  • leur contrôle se fait directement via MIDI et avec les fonctions intégrées du logiciel hôte
  • conversion facile en ambisonique d'ordre élevé (HOA) et en binaural avec des plugins gratuits (IEM, Sparta...)

* des limites plus ou moins importantes peuvent exister pour les versions macOS en fonction de la disponibilité d'extensions appropriées dans Synthedit ; les processus de validation d'Apple peuvent rendre difficile l'installation des plugins sur certains systèmes.

 

            

 

Les familles et les séries

Ils sont répartis selon des catégories qui couvrent quasiment l'ensemble des actions que l'on peut avoir sur les sons d'une manière multiphonique et spatiale, et peuvent partager des fonctionnalités et des éléments d'interfaces à travers des familles.
Tout ça fait qu'ils sont plutôt nombreux...
- spatialisation : traitement des amplitudes selon de nombreux procédés, sans toucher aux autres aspects du son
- effets
: traitement conjoint du spectre (filtres, pitch...) ou du temps (délais, réverbération, granulaire...) et de la masse spatiale, d'une manière uniforme, parallèle, multiple ou spatialisée
- instruments
 : basés sur l'échantillonnage et sur la synthèse, pouvant utiliser des moyens de contrôle gestuel originaux
- utilitaires
 : pour tester, visualiser, corriger, convertir
MIDI : le relai gestuel pour les instruments ou les automations

 

         

 

L'interface utilisateur et les graphismes

On pourra remarquer sur les miniatures qui illustrent cette page que les Acousmodules sont assez riches en couleurs et qu'ils disposent de contrôles généralement assez fins et nombreux...
Celà a pu m'être reproché, et c'est vrai que par rapport à des interfaces calquées sur les paneaux de machines analogiques on peut se sentir un peu perdu. C'est que la quantité de paramètres croît avec le nombre de critères que l'on doit gérer : à ceux qui sont habituels dans les autres plugins, il faut ajouter ceux qui concernent le traitement spatial dans les trois dimensions, et les manières de les associer sont nombreuses !
Je passe énormément de temps à la réalisation de l'UI, en interaction avec le développement des traitements, jusqu'à trouver la disposition qui est, pour moi, la plus pratique. Elle peut ne pas être partagée, mais depuis une dizaine d'année elle est cohérente et redondante, c'est à dire que ce que l'on apprend dans un plugin a de fortes chances de se retrouver sous une forme voisine dans un autre.

 

       

 

Les SpatStruments

Depuis 2023 cette nouvelle série de plugins transversale (elle regroupe et associe des fonctions de toutes les catégories) possède un rôle d'introduction aux Acousmodules, qui, tout en restant ouverte, est optimisée pour les formats spatiaux plus courants possédant jusqu'à 24 canaux.
C'est logiquement vers elle que doivent s'orienter maintenant la majorité des utilisateurs, et c'est pour elle que je vais renforcer mes efforts de communication et de support.

 

 

 

Quelques définitions rapides

  • visiophonique : projection de l'image d'un champ spatial en relief par des points haut-parlants situés devant les auditeurs (exemple stéréophonie, L-Isa, acousmonium partiel)
  • périphonique : projection de l'image d'un champ spatial bi- ou tri-dimensionnel au moyen de points haut-parlants situés autour des auditeurs (exemple cercle et dômes)
  • holophonique : production d'un champ spatial tridimensionnel par des points haut-parlants situés autour et parmi les auditeurs (exemple 4DSound)
  • volumétrique : production de formes spatiales en volume au moyen de points haut-parlants distribués dans l'espace et parmi les auditeurs (exemple sculptures haut-parlantes et certaines installations)

Certains types d'espace peuvent être combinés, notamment visiophonique+périphonique (exemple cinéma et acousmoniums) et holophonique+volumétrique (exemple Acousmonef), ou être en partie virtualisés (exemple IRCAM EsPro).